BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT
BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION & LE DÉVELOPPEMENT (B.I.R.D.)

Appelée aussi groupe de la Banque mondiale ou, simplement, Banque mondiale, la B.I.R.D. a été conçue en même temps que le Fonds monétaire international (F.M.I.) lors de la Conférence de Bretton Woods en 1944. Sa fondation a été consacrée par la signature à Washington d’un accord entre vingt-huit nations (déc. 1945). Ses opérations ont commencé à la fin de juin 1946. Reflétant les préoccupations de l’époque, ses statuts assignent comme premier objectif à la Banque «d’aider à la reconstruction et au développement des territoires des États membres, en facilitant l’investissement de capitaux destinés à des fins productives, y compris la restauration des économies détruites ou disloquées par la guerre, la réadaptation des moyens de production aux besoins du temps de paix, l’encouragement au développement des ressources et moyens de production des pays les moins avancés». Après avoir prêté environ 500 millions de dollars aux pays européens en 1947, la Banque mondiale fut relayée dans ses fonctions de «reconstruction» par le plan Marshall et se consacra essentiellement, à partir de 1948, au «développement». Aujourd’hui, elle considère que sa principale fonction consiste à financer des projets productifs favorisant la croissance économique des pays membres moins développés. Elle a, de 1947 à 1974, prêté 4,2 milliards de dollars à l’Europe, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande; 2,9 milliards à vingt-neuf pays d’Afrique; 6 milliards à quinze pays d’Asie; 6,5 milliards à vingt-deux pays du monde occidental. De 1974 à 1982, elle a prêté plus de 54 milliards de dollars à plus de cinquante pays. Principal financier international du développement, elle distribue chaque année une vingtaine de milliards de dollars aux pays du Tiers Monde. En cinquante ans, le groupe Banque mondiale aura financé quelque six mille projets dans cent quarante pays, pour 300 milliards de dollars. Les ressources de la Banque mondiale proviennent de son propre capital, du placement de ses obligations, de la vente d’une partie de ses titres de prêts et des remboursements des emprunteurs.

L’organisation de la Banque mondiale comporte une assemblée de gouverneurs (ce sont généralement les ministres des Finances des pays membres) qui se réunit une fois par an, mais sa direction effective est assurée par vingt administrateurs siégeant à Washington et qui désignent un président tous les cinq ans.

Organisme intergouvernemental ouvert en principe à tout État sans distinction de régime, à condition qu’il adhère au F.M.I., la Banque mondiale compte en 1995 cent soixante-dix-huit États membres, tout en reconnaissant elle-même son caractère «occidental» dû à l’influence prépondérante des États-Unis. L’Union soviétique n’en a jamais fait partie; la Tchécoslovaquie, la Pologne et Cuba l’ont quittée, mais l’ancienne Yougoslavie a été son plus gros emprunteur européen et la Roumanie et la Hongrie ont adhéré en 1972 et 1982 respectivement.

La Banque mondiale dispose d’un important appareil de services (recherches, études, documentation) offerts aux pays emprunteurs. Ses statuts fixent un certain nombre de règles fondamentales qui régissent ses opérations. Elle ne doit accorder des prêts qu’à des fins productives et doit stimuler la croissance dans les pays auxquels elle prête. Elle doit prendre dûment en considération les perspectives de remboursement. Les prêts ne sont consentis qu’à un État ou doivent être garantis par l’État intéressé. L’utilisation de ces capitaux ne peut être limitée à des achats dans un pays particulier. Enfin, les décisions que prend la Banque en matière de prêts doivent s’inspirer uniquement de considérations d’aide économique.

Les activités de la B.I.R.D. sont prolongées par deux filiales: la Société financière internationale (S.F.I.) et l’Association internationale pour le développement (A.I.D.). La S.F.I., créée en 1956, a pour fonction de participer au développement économique des pays en développement en encourageant la croissance du secteur privé de leur économie et en aidant à mobiliser à cette fin des capitaux, soit dans le pays même, soit à l’étranger; elle peut prendre elle-même des participations. L’adhésion à la B.I.R.D. est une condition préalable pour devenir membre de la S.F.I.. Juridiquement et financièrement distincte de la B.I.R.D., elle possède un personnel propre, certains services étant toutefois assurés par le personnel de la Banque mère. L’A.I.D., créée en 1960, est destinée à fournir une aide aux pays les plus pauvres, ceux dont le P.N.B. par habitant est inférieur à un seuil périodiquement réévalué par la Banque mondiale. Si, à l’origine, la Banque mondiale a financé toutes sortes d’infrastructures telles que des routes, des chemins de fer, des systèmes de télécommunication, des équipements portuaires ou des installations électriques, les problèmes de l’environnement et de la croissance ont, avec le temps, modifié l’orientation, naguère surtout industrialisatrice, de sa politique. La stratégie du développement qu’elle applique aujourd’hui attache beaucoup plus d’importance aux investissements qui peuvent améliorer directement le bien-être des habitants des pays en développement: l’objectif est de rendre ces populations plus productives et de les faire participer activement au processus du développement. Son rôle est devenu de plus en plus complexe: elle doit ainsi aider les pays de l’Est en pleine transition économique et les pays en développement accusés de devenir des concurrents déloyaux des pays industrialisés.

Au cours des années 1970-1980, la Banque mondiale a augmenté ses prêts en faveur du développement des ressources énergétiques. La plupart de ces prêts sont destinés à l’énergie électrique, mais il arrive que certains d’entre eux soient également consentis pour l’exploitation du pétrole et de gaz.

Depuis 1980, afin de faire face à la dégradation de la situation des pays en développement, la Banque a lancé des programmes de prêts à l’ajustement structurel. Ces prêts soutiennent des programmes portant sur des réorientations politiques et des réformes institutionnelles à effectuer dans les pays en développement pour permettre une utilisation plus efficace des ressources et contribuer ainsi à assurer une situation de la balance des paiements plus supportable et à jeter les bases de la relance nécessaire à la croissance future.

La Banque mondiale souhaite par ailleurs se montrer encore plus concrète dans son action en étant encore plus sélective quant aux projets qu’elle finance, en assurant davantage le suivi de leur réalisation, en augmentant le partenariat avec les organisations non gouvernementales et en dépêchant plus de personnel sur le terrain (de 25 à 30 p. 100 de ses effectifs contre 10 p. 100 au début des années 1990). Elle pourrait également offrir sa garantie pour des emprunts contractés directement auprès de grandes banques internationales, afin de multiplier ses moyens d’intervention.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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